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Page:Belon - L’histoire naturelle des estranges poissons marins.djvu/58

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que son exterieure description, convient en toutes merques avec celle de l’Oye. Quant aux yeulx & autres conduicts d’odorer, & respirer, & au conduict de l’excremẽt & de la nature de la femelle, & du membre honteux du masle, & toute la reste des parties exterieures ressemblent au Daulphin, & pour le faire brief, ie pretens que la presente peincture le representera au naturel.

Le portraict du Marsouin.

ARistote au sixiesme & huictiesme de l’histoire, ha parlé assez amplement de ce Marsouin, lequel il ha nõbré entre les poissons Cætaceos c’est a dire qui sont de grande corpulence, & qui rẽdẽt leurs petits en vie, & qu’il ait du laict comme les Daulphins. Pareillement Pline parlant de Torsione, ou Tursione, qui est a dire Marsouin dict qu’ils sont semblables aux Daulphins : mais quelque peu plus rigoureux, malfaisants a la maniere que les chiens de mer font de leurs becs, naissants en la mer de Pont. Cela a escript Pli. de nostre Marsouĩ, l’aiãt pour la plus grãd partie traduict d’Aristote. Mais pour Phocæna il ha tourné Tirsyo ou Tursyo, nous avons changé une lettre disants Marsyo pour Tursyo. Les Veniciens ont une semblable diction pour exprimer le plus petit poisson qui se pesche en la mer, lequel pource qu’il est de petite stature, i’l n’a point de singulier : mas d’une voix pluriele ils le nomment Marsyoni : lequel petit poisson ceuls de Marseille nõment Cabasoni. Et pource que telle maniere de petit poisson ne se voit point par deça, ie ne sache point quel nom François il obtienne entre nous.