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Page:Benserade - Cléopâtre, 1636.djvu/70

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De Bensseradde.

Le vainqueur eſt content ſans que le vaincu ſouffre,
Un ſemblable triomphe eſt digne de nos ſoins,
Et pour estre ſecret il n’éclate pas moins.
1105J’en veux faire un ſpectacle aux yeux de mes armées,
Tandis je la repais de ces vaines fumées,
Titre, honneur, dignité, couronne, ſceptre, bien,
Et je luy laiſſe tout pour ne luy laiſſer rien.

Agrippe.

Ainſi de belles fleurs l’hostie eſt couronnée,
1110Alors qu’au ſacrifice en pompe elle eſt menée,
Ainſi la main qui prend les ſens en trahiſon
Dans une coupe d’or preſente le poiſon.
Mais quel homme s’avance ? On void ſur ſon viſage
Des ſignes évidents d’un ſiniſtre meſſage,
1115Ses ſoûpirs ſont témoins d’un regret violent.

Epaphrodite.

Il porte, ce me ſemble, un coutelas ſanglant.

Cesar.

Dieux c’eſt celuy d’Antoine, ha funeſte ſpectacle !
Que la conſtance icy trouve un puiſſant obſtacle,
Je ne puis m’empeſcher de plaindre ſes malheurs,
1120Ce ſang d’un rocher meſme attireroit des pleurs,

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