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Page:Benserade - Cléopâtre, 1636.djvu/84

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De Bensseradde.

Il fit un nom d’amant du titre d’adverſaire,
1370Et rendit à la ſœur ce qu’il oſtoit au frere,
Lors m’ayant pardonné, le magnifique don
D’un ſceptre & de ſon cœur fut joint à ce pardon.

Elle lui montre des lettres de Jules Céſar.
Recognoiſſez ces traits, ces lettres que j’adore,

Elles ſont de ſa main, je les conſerve encore,
1375Voyez ſa paſsion decrite en peu de lieu,
Et ce qu’un dieu diſoit preſsé d’un autre dieu.

Elle lui fait voir le tableau des Jules.
Contemplez le portrait de ce foudre de guerre,

Voilà comme il estoit quand il conquit la terre,
Quand il fit au Ciel meſme aprehender ſes lois,
1380Et ſous cette figure il aimoit toutefois,
L’amour n’abaiſſoit point le cœur de ce grand homme,
Vaincu qu’il en estait il triomphoit à Rome ;
Dans ce port doux & grave il conſeille aux guerriers
De joindre avec honneur les myrthes aux lauriers.

Elle ſe proſterne.
1385Je l’adore, ou plutoſt à vous je rens hommage,

Puis que vous me ſemblez ſa plus vivante image,
Renouvelle (mon cœur) ce qu’autrefois tu fis,
Et laiſsez-moy chercher le pere dans le fils.

Cesar.

Eſperés tout de moy.

Cleopatre.

Eſperés tout de moy. Je veux dans ma miſere

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