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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/273

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comme un chêne centenaire, étendant capricieusement ses rameaux chargés au printemps de flocons d’un blanc rosé, à l’automne d’un feuillage pourpre, l’hiver de fruits vermeils que les gelées mûrissent et que les enfants viennent disputer aux moineaux, en les appelant du joli nom de fruits du bon Dieu ? — Des festons de chèvrefeuille que personne ne songe à cueillir, courent d’un arbre à l’autre, souriant à la grande façade grise percée d’étroites fenêtres. Ces fossés, ces tours lézardées, ce clapotement de l’eau, cette cour muette comme un désert, tout cela paraît triste au premier abord ; restez-y un instant… regardez bien… ce n’est point de la tristesse, ou plutôt, c’est une tristesse si poétique et si sereine qu’elle vous épanouit le cœur au lieu de le serrer. Le soleil danse partout. À droite,