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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/290

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semble que les fards, les philtres de toutes sortes sont restés étrangers à votre beauté, qui, toute délicate qu’elle soit, a dû s’épanouir au grand air et que la chaude atmosphère des salons n’a pas eu le temps d’altérer. Hélas, à la cour ou dans votre retraite d’Alligny, les années se seront chargées assez vite de l’œuvre de destruction ! Mais non… j’aime mieux croire que la mort vous a prise telle que vous voici, toute fraîche, toute gaie, au milieu des jeux, des spectacles et des conversations, avant que l’ombre d’une souffrance vous eût effleurée… Souffrir ! on ne connaissait guère ce mot-là sous Louis le Bien-Aimé, dans votre monde musqué, badin, accoutumé à pirouetter, de toute la hauteur de ses talons rouges, sur le côté sérieux de l’existence.

Comme je me demandais si elle avait fait