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Page:Bentzon - Yette, histoire d'une jeune créole, 1880.djvu/224

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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

— Maman ! s’écria Yette en se levant frémissante. Maman est en route pour venir ici. Dites-le-moi bien vite ? Quand arrive-t-elle ? Quel jour ?

— Monsieur votre père n’indique pas précisément le paquebot qu’il doit prendre, lui et votre sœur Cora ; mais il dit que son départ pour la France aura lieu prochainement, très prochainement.

— Ils viennent tous les trois ! s’écria Yette en sautant à travers la chambre.

— Tous les deux. J’ai dit votre papa et votre sœur, expliqua Mlle Aubry en s’efforçant d’attirer Yette sur ses genoux comme elle l’avait fait le jour de son entrée au pensionnat.

— Mais maman ?… maman ne viendrait pas ?…

— Elle est plus malade… » dit d’une voix émue Mlle Aubry, montrant à Yette la lettre qui était bordée de noir. Mais la pauvre Yette ne voulait pas comprendre.

« Alors pourquoi papa la quitte-t-il ? demanda-t-elle en pâlissant.

— C’est votre maman qui vous a tous quittés et qui, maintenant, vous attendra là-haut, » dit Mlle Aubry, montrant le ciel.

Yette jeta un grand cri. Elle ne se rendait pas