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Page:Bentzon - Yette, histoire d'une jeune créole, 1880.djvu/294

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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

dans des trous et dans des nœuds de bambous ouverts d’un côté, qu’on a eu la bonne idée d’attacher là, il y a des années. Depuis, ils sont revenus tous les ans chercher le même gîte. Yette nous dît que le rossignol européen a un chant plus mélodieux et qu’il chante la nuit ; mais notre rossignol des tropiques a bien son mérite : il signale la présence du serpent. Aperçoit-il le terrible trigonocéphale, il fait entendre un cri particulier et va se percher au-dessus du reptile en répétant le même cri. Aussitôt les nègres d’accourir pour tuer l’ennemi. Cela est cause que jamais personne ne fait de mal à un rossignol.

Mai.

Tom avait rapporté, il y a quelques semaines, des œufs ronds enveloppés d’une coque dure et transparente, les œufs de cette tortue de terre qu’on appelle molocoye ; guettant la pondeuse, il les avait tirés de la terre où elle les enfouit. Les œufs, logés dans une boîte remplie de coton, sont éclos, et nous avons des petits molocoyes gros comme des noix, dont la carapace ressemble à de la peau de chagrin ; leur corps est cou-