d’égoïsme. N’importe, elle se sentait isolée dans cette foule joyeuse et bondissante. Le bruit rythmé des pas, celui de l’orchestre bourdonnaient dans sa tête alourdie comme par la fièvre.
« Est-ce que mademoiselle votre sœur n’est pas ici ? je ne l’aperçois nulle part, » demandait cependant M. Mayer.
Tout à coup Yette entendit sa voix auprès d’elle.
« Je vous aurais cherchée longtemps, mademoiselle, avant de deviner votre cachette dans cette embrasure de fenêtre ! Comment ! vous ne dansez pas ? »
Elle lui montra gaiement sa robe noire et répondit :
« Je ne suis qu’un chaperon. Ne trouvez-vous pas que toutes ici, alignées sur notre banquette, nous avons l’air de vieilles poules sur un perchoir ?
— J’ai grande envie de vous faire descendre de ce perchoir pour un dernier tour de valse.
— Vous oseriez vraiment faire danser un tel épouvantail ?
— Je l’oserais, et même la grâce que vous me feriez aurait d’autant plus de prix à mes yeux, que vous ne comptiez danser avec personne.