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Page:Bentzon - Yette, histoire d'une jeune créole, 1880.djvu/326

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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

« Bon ! une minute suffira pour ce que j’ai à dire : Yette, je vous le répète, il s’agit d’une affaire de la plus haute importance. M. Mayer, — et Mlle Aubry s’arrêta pour regarder la jeune fille droit dans les yeux, — M. Mayer m’a chargée de demander en son nom la main de Mlle de Lorme. »

Yette changea de couleur et laissa échapper un petit cri.

« Cela vous étonne ?…

— Eh bien ! dit Yette, se remettant, eh bien ! non… Pour être tout à fait franche, je vous avouerai que je m’y attendais un peu.

— Vraiment ?…

— Et que surtout je le souhaitais du fond de l’âme !

— À la bonne heure ! s’écria en riant Mlle Aubry. Voilà ce que j’appelle parler net ! Ainsi je puis répondre sans plus de retard que vous consentez ?

— Oh ! s’il ne s’agissait que de mon consentement, vous pourriez l’emporter tout de suite, mais… — le visage candide de Yette exprima une certaine inquiétude, — mais ce n’est pas assez que je trouve M. Mayer l’homme le meilleur, le plus distingué, le plus digne d’estime et d’affection qui soit au monde…