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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 1, 1911, 3e mille.djvu/135

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et dans L’École des Femmes et dans Le Bourgeois Gentilhomme, il me restait bien encore pour vingt-cinq louis d’admiration sans faille.

J’avais proposé à Édouard Thierry à peu près tous les thèmes, exploités déjà ou à exploiter encore, que depuis deux siècles et demi l’anniversaire tend aux lyres, comme dit Banville, extasiées !

— Que diriez-vous d’un : Molière et Laforêt ?… Ou d’un : Molière déjeunant avec Louis XIV ?… Ou d’un : Molière à Auteuil ?… Ou d’un : Molière mourant entre deux sœurs de charité, dont l’une, guimpe rejetée, serait Thalie et l’autre Melpomène, et qui l’enlèveraient sur leurs ailes auprès d’Aristophane, de Térence et de Plaute, dans l’immortalité ?

Mais Édouard Thierry secouait négativement la tête.

— Autre chose, et du nouveau, s’il est possible.

Possible ? Il en parlait à son aise ! Il n’y avait, en fait de nouveau, que l’exaltation de Molière comédien. J’en risquai l’offre, un peu flagorneuse peut-être.

Mais Édouard Thierry était un fort moliériste, à qui on ne posait pas de lapins historiques.

— Non, fit-il, pas le comédien, il n’a été vraiment bon que dans Le Cocu Imaginaire, et avant d’être marié. C’est surtout un poète dramatique.

« Le mieux était de s’en tenir à l’ode, la belle ode, pure et simple, l’ode pindarique, que Victor Hugo avait renouvelée, sans trop l’imiter toutefois, à cause de… »

Et il me montra les Tuileries par la fenêtre.

Je la fis. Elle fut dite par Leroux, excellent artiste, incomparable dans les marquis de répertoire,