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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 1, 1911, 3e mille.djvu/235

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octavo, publiés par l’Imprimerie Nationale, ô Lugubreries bouffonnes ou Bouffonneries lugubres, et sans préface de Jules Claretie.

D’abord les cinq milliards nets, purs et simples, du traité de Francfort, payables en espèces sonnantes et trébuchantes, et dont les intérêts à 5 p. 100 font encore sonner en deux ans et trébucher trois cents millions.

Pour l’entretien des troupes de l’armée victorieuse sur le territoire des vaincus, la somme exactement versée se totalisa, au 1er juillet 1872, à une ardoise de 273.637.000 francs, horlogerie à part, et centimes laissés.

Aux contributions, dites de guerre, payées par les départements, — trente-neuf millions et cinquante-trois mille francs — plus les impôts perçus sur lesdits départements, — soit cinquante millions, — si vous ajoutez les trois cent trente jolis millions des réquisitions opérées sur nos provinces, les cent quarante-deux millions de dégâts et deux cent soixante-cinq autres millions pour les vols de titres, de meubles et du reste, joies du soldat, à main armée, — vous équilibrerez comme un comptable une colonne dont le fût repose sur une base granitique de huit cent vingt-six millions et quelque cinquantaine de mille livres.

Pour Paris, Ville Lumière, la contribution de guerre fleurit deux cents millions ; les pertes et dommages soixante-dix autres ; le retard des impôts parfume le Fisc, immortel comme la nature, d’un retour du printemps de sept millions de pâquerettes, et je relève encore avec amour un bouquet de trois millions pour fêter la gendarmerie enfin soldée.