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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 1, 1911, 3e mille.djvu/291

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XVI

AU « BIEN PUBLIC »


Il m’est impossible de me rappeler comment j’entrai au Bien Public d’Henri Vrignault, en juin 1871. Je crois bien que ce fut très simple et que, passant un jour rue Coq-Héron où, dans la maison de l’imprimeur Dubuisson, il y avait des bureaux de rédaction à chaque étage et même à chaque porte, je poussai celle-là par aventure pour placer de la copie.

Je n’en tenais que de la littéraire, qui est la moins prisée dans les organes politiques, mais cet Henri Vrignault était un charmant homme qui la voulait athénienne, sa république, et n’en excluait pas les poètes. Il comptait déjà dans sa rédaction des conteurs comme Alphonse Daudet, des chroniqueurs comme Édouard Drumont et il allouait au brave Henri de Lapommeraye un vaste rez-de-chaussée à douze colonnes pour ses lundis de critique dramatique. Il voulut bien me faire une petite place entre ces mandarins.