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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/314

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peuvent souffler sur cette boule de gomme elles ne peuvent que s’y mirer. Le reste à l’avenant, la correction dans toute son épouvante, un rêve de tailleur, idéal, s’il ne bougeait pas. Quel dommage, il bouge, et même il parle.

— Le beau temps pour la saison, dit-il à Chaplin, en lui désignant le jour de la fenêtre, et quelle douce lumière écrue !

Chaplin reste imperturbable. Goddam !

L’autre rit et sautille, content d’avoir placé son terme peintre.

Oui, chambellan, c’est bien cela, valet de chambre étant familier, premier larbin, non, je cherche… larbin d’honneur, voilà le mot. Du reste il ne paraît commander qu’aux écuries. Attelages et chevaux. Sa partie. Il s’en excuse bêtement auprès du critique d’art distingué que je suis. Je lui pardonne. — À chacun sa spécialité, dis-je, plus bêtement encore.

Ici l’anecdote qu’on m’a contée. Le voir c’est y croire ; elle ressemble. Lorsque, fortune faite, et en un jour, elle résolut de s’installer princièrement, front à Paris, comme Aspasie dans Athènes, elle apprit que lord Pembroke se séparait de sa merveilleuse écurie, trente chevaux de course et de trait, tous de luxe. Elle mande le cocher du grand seigneur anglais pour en traiter, sans omettre de s’appuyer de la présence de son mari, sportsman éminent et maquignon infaillible.

— Entendu, dit l’automédon, je passe à votre service, mais avec les trente bêtes, sans une de moins, je les veux toutes, nous nous aimons. Restent les conditions. Il y en a trois. — Qui sont ? — Madame ne mettra pas le pied dans mon écurie. — C’est dit. —