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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/324

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souvenir d’elle. Je feins de les regarder et c’est elle que je regarde. Devine-t-elle que j’échappe à sa force d’attraction sèche ? Son œil, à la fois inquiet et investigateur, darde son rais sur mon sacré nez en pointe, mon nez de titi au paradis, qui résiste au magnétisme et pivote comme girouette en brise. Décidément nous ne nous accrochons guère l’un ni l’autre. Mon esthétique se cramponne au vieux jeu de Praxitèle et de Cléomène, à la Cypris ronde-bosse, comme dit Aristide Froissard, celle, par exemple, de l’escalier du praticien aux quinze louis. Non, madame, je ne bande pas mon luth pour l’étalon transatlantique. Elle lâche mon nez et se retire.

Shake hand — de tenailles. — Je crois que nous ne nous reverrons pas beaucoup en ce vieux monde.


XIV

Chaplin l’accompagne et il me laisse — fumisme violent — avec le cohabitateur. Je n’ai pas à le regretter.

Quand on en tient un, on l’étudie. Si nous l’avions connu, Armand Silvestre et moi, lorsque nous modelâmes notre Ange Bosani au Vaudeville, ce document humain eût peut-être été définitif. On n’ose pas les rêver. Il y faut le modèle vivant. Qu’est-ce que Balzac auprès de la nature ? Voici ma notation facétieuse.

Pour me donner le temps de savourer le cigare kilométrique qu’il m’a choisi lui-même, il m’entretient de l’Italie, qui est vraiment la terre des arts. — Comme la rue Saint-André, pontifié-je. — Com-