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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/326

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— Tout s’explique, fait-il, et il s’assimile le document.

Elle l’a bien choisi, son conjoint.


XV

Pas mèche d’éviter le coup des écuries. Elles sont fameuses, à juste titre, et il y triomphe. Là il est chez lui à l’aise, heureux, libre, il vit. Il est probable qu’il s’est débarrassé du cocher de Lord Pembroke qui refusait de l’y admettre.

Il y a une salle aux harnais tout à fait extraordinaire, digne d’un musée de chevalerie. Toutes les selles connues ou à connaître, tous les fouets, cravaches et chambrières, soit pour elle, soit pour lui, ou le grand Turc, tous les mors, toutes les œillères, brides, arçons, étriers, éperons, etc., de Nemrod jusqu’à Mac-Mahon, classés, numérotés, étiquetés, luisants, sans un grain de poussière, un paradis de bourrelier. L’odeur du tan vous prend à la gorge, benjoin du temple.

Dans une longue vitrine, alignés en un ordre admirable, les pompons pour oreillères, rubans, fleurs artificielles, grelots d’or et d’argent, s’étalent comme des pièces d’orfèvrerie, des émaux ou des intailles.

Il me montre un harnachement à torsades d’argent et un fouet-trompe unique au monde. Je lui avoue mon incompétence. Marier une trompe à un fouet, c’est une idée de fabuliste. « Un fouet adorait une trompe. »… Mais à la pratique qu’est-ce que leur union peut rendre ? Je n’arrive pas à l’imaginer, non