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Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/15

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RÉPONSE DE L’AUTEUR

aux choristes de l’opéra



Mesdames et Messieurs,


Vous me dites : cher maître ! j’ai été sur le point de vous répondre : chers esclaves ! car je sais à quel point vous êtes privés de loisirs et de liberté. Ne fus-je pas autrefois choriste, moi aussi ? et dans quel théâtre encore ! Dieu vous garde d’y entrer jamais.

Je connais donc bien les rudes labeurs que vous accomplissez, le nombre des tristes heures que vous comptez, et le taux des appointements plus tristes encore que vous subissez. Hélas ! je ne suis ni plus maître, ni plus libre, ni plus joyeux que vous. Vous travaillez, je travaille, nous travaillons pour vivre ; et vous vivez, je vis, nous vivons pour travailler. Les saint-simoniens ont prétendu connaître le travail attrayant ; ils en ont bien gardé le secret ; je puis l’as-