Aller au contenu

Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de cette explication oublient seulement de nous dire quels glaciers auraient accumulé les moraines qui se trouvent en si grand nombre au sommet des montagnes des environs de Plombières. Et n’y en eût-il pas sur les sommets, n’y en eût-il que dans les vallées, ce qui n’est point, je le répète, il faut toujours bien admettre que les glaciers auraient pris en haut ces pierres qu’ils ont portées en bas. Or, à l’époque où ils les y trouvèrent, quelle cause les avait là réunies ?… Il ne faut pas dire cette fois : on n’a jamais pu le savoir ! Il est évident, au contraire, que ces moraines sont tout simplement des débris de la croûte de rochers fracassée par le brusque soulèvement qui, dans une convulsion du globe, produisit les montagnes des Vosges. Ces débris, par la violence de la secousse, furent dispersés en désordre dans tous les sens, et, entraînés par leur pesanteur, s’accumulèrent en plus grandes masses sur le versant et au pied des montagnes.

Un monsieur Prud’homme, qui aurait aimé, disait-il, à être un géologue fameux, partage tout à fait mon opinion à ce sujet.

« — D’ailleurs, ajoutait-il hier, avec un bon sens que ne m’avait pas fait soupçonner sa prud’homie, que sont devenues ces prétendus glaciers ? la terre s’échaufferait donc ? Tout le monde sait qu’elle se refroidit.

— Hélas ! monsieur, tout le monde sait qu’on ne sait presque rien, et les anciens de Plombières vous assureront, si vous y tenez, qu’il y eut autrefois des glaciers sur ces montagnes. La glace même en était