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Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/225

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ment du combat, pourtant, quoi qu’on en dise, on me voit toujours aussi à mon poste à l’heure du danger, et l’on me trouvera mort un beau soir au sixième acte de quelque opéra de Trafalgar.




Préjugés grotesques.


Le préjugé, chez nous, dit beaucoup plus qu’ailleurs d’énormes sottises, et voudrait du haut de son insolence régenter toutes les parties de l’art musical. Sans relever ce qu’il dit de l’harmonie, de la mélodie, du rhythme, à en croire l’une de ses assertions outrecuidantes, il n’y aurait qu’une seule forme à donner aux textes destinés au chant ; il serait impossible de chanter de la prose ; les vers alexandrins seraient les pires de tous pour le compositeur. Enfin certaines gens soutiennent que tous les vers destinés au chant doivent être, sans exception, ce qu’on appelle des vers rhythmiques, c’est-à-dire scandés d’une façon uniforme du commencement à la fin d’un morceau, ayant chacun un nombre égal de syllabes longues et brèves placées aux mêmes endroits.

Quant à faire de la musique sur de la prose, rien