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Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/236

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ments, donc il saura parfaitement employer les voix. C’est un mauvais harmoniste, au dire des musiciens, il doit être farci de mélodies. »

Par contre on n’eût pas manqué de dire : « Il traite magistralement l’orchestre, il ne doit pas savoir traiter les voix. C’est un harmoniste distingué, il faut se méfier de sa mélodie, s’il en a. Enfin il ne veut pas écrire comme tout le monde, il croit à l’expression en musique, il a un système… c’est un homme dangereux… »

Les prôneurs de ces belles doctrines ont au ciel deux puissants protecteurs dont le nom ressemble fort à celui des patrons des savetiers ; ils s’appellent, dit-on, saint Crétin et saint Crétinien.




Les Athées de l’expression.


« La musique, a dit Potier, est, comme la justice, une bien belle chose… quand elle est juste. »

Je parlais tout à l’heure des compositeurs qui croient à l’expression musicale, mais qui y croient avec réserve