Aller au contenu

Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pauvre homme ! il fut l’évangéliste du tambour ; il se nommait Saint-Jean.




L’Apôtre du flageolet.


Un autre, l’apôtre du flageolet, était rempli de zèle ; on ne pouvait l’empêcher de jouer dans l’orchestre dont il faisait le plus bel ornement, alors même que le flageolet n’y avait rien à faire.

Il doublait alors soit la flûte, soit le hautbois, soit la clarinette ; il eût doublé la partie de contre-basse, plutôt que de rester inactif. Un de ses confrères s’avisant de trouver étrange qu’il se permît de jouer dans une symphonie de Beethoven : « Vous mécanisez mon instrument, et vous avez l’air de le mépriser ! Imbéciles ! Si Beethoven m’avait eu, ses œuvres seraient pleines de solos de flageolet, et il eût fait fortune.

« Mais il ne m’a pas connu ; il est mort à l’hôpital. »




Le Prophète du trombone.


Un troisième s’est passionné pour le trombone. Le trombone, selon lui, détrônera tôt ou tard et remplacera tous les autres instruments. Il en est le prophète Isaïe.