Aller au contenu

Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte derrière lui, en en faisant sauter la serrure.

Eau forte ! acide hydro-cyanique.

Telles sont les scènes qu’infligeaient autrefois aux malheureux jurés les facteurs, les joueurs, et les protecteurs des facteurs de pianos ; au dire d’un ancien juré libéré, juré de rebut, méchante langue sans doute, car nous ne voyons plus rien de pareil aujourd’hui.

Je reprends ma narration.

Les jurés, lors de la dernière exposition, étaient donc au nombre de sept. Nombre mystérieux, cabalistique, fatidique !… Les sept sages de la Grèce, les sept branches du flambeau sacré, les sept couleurs primitives, les sept notes de la gamme, les sept péchés capitaux, les sept vertus théologales… ah ! pardon, il n’y en a que trois, du moins il n’y en avait que trois, car j’ignore si l’Espérance existe encore.

Mais, je le jure, nous étions sept jurés : un Écossais, un Autrichien, un Belge et quatre Français ; ce qui semblerait prouver que la France à elle seule est plus riche en jurés que l’Écosse, la Belgique et l’Autriche réunies.

Cet aréopage constituait ce qu’on nomme une classe. La classe, après un examen minutieux et attentif de toutes les questions dont elle était saisie, devait ensuite prendre part à une assemblée où cinq ou six autres classes se trouveraient réunies pour former un groupe. Et ce groupe avait à prononcer à la majorité des voix sur la validité des décisions prises isolément par chaque classe. Ainsi la classe chargée d’examiner les tissus de