Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/74

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se lève enfin, parfaitement édifié, prend son chapeau et se dirige vers la porte, quand M. Alexandre, qui avait tout vu de loin, accourant :

— Eh bien, monsieur, avez-vous fait un choix ?

— Un choix ! parbleu, vos annonces, vos réclames, vos médailles, vos prix, nous la donnent belle à nous autres provinciaux ! vous nous croyez donc bien simples, pour oser nous offrir de si ridicules instruments ! La première condition d’existence pour la musique, c’est de pouvoir être entendue ! Or, vos prétendues orgues, que j’ai fort heureusement essayées moi-même, sont inférieures aux plus mesquines épinettes du siècle dernier, et n’ont littéralement aucun son, non monsieur, aucun son. Je ne suis ni sourd, ni sot.

Bonjour !




La Trompette marine. — Le Saxophone. — Les Savants en instrumentation.


À chacune des représentations du Bourgeois gentilhomme, au Théâtre Français, le parterre commet une bévue dont les musiciens, s’il s’en trouve dans la salle, ne peuvent manquer de rire de tout leur cœur. À la première scène du deuxième acte, quand le maître de musique dit : « Il vous faudra trois voix, un dessus,