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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/120

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en particulier de le prevenir en leur faveur. Jamais on n’a tenu parole entre des rivales, & l’amour leve toutes ſortes de ſcrupules ; l’Amirale vint la premiere comme l’on a veu, mais elle ne profita point de ſa diligence, elle en fut empeſchée non pas par Camille, mais par ſon frere qui venoit en dire des nouvelles à Federic, l’Amirale ſe retira, ne voulant pas eſtre veûe en cét état ſi peu conforme à la modeſtie, que par celuy qui la luy faiſoit perdre, & qui luy en devoit eſtre d’autant plus obligé, qu’elle ſurmontoit tout pour l’amour de luy. Comme on n’a point toutes ces conſiderations pour les autres, on garde toute ſa vertu avec eux, & l’on veut toûjours leur paroître le meſme. Enfin le Prince de Majorque luy apprit la diſgrace de ſa ſœur, qui avoit eſté tres-mal reçeüe du Roy, & encore plus de la Reine, qui ſoupçonnant le ſujet de ſon retour, luy avoit deffendu de ſortir de ſon appartement. En ſuite il luy fit part d’une nouvelle qui le deſeſperoit, ſans qu’il en compriſt trop bien la raiſon. Le Roy faiſoit venir la Princeſſe de Mantoüe nieçe de la Reine, ſous pretexte de luy