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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/123

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Berranger qu’il eſtoit glorieux de laiſſer Federic ſur ſa bonne foy, que c’eſtoit l’obliger à en uſer bien, que d’en uſer de méme avec luy, qu’il ne falloit point ſe noirçir envers ſes peuples par une action oppoſée aux vertus Royales, & qu’enfin le meilleur eſtoit de l’attacher à eux, & d’adoucir le chagrin qu’il avoit d’eſtre éloigné de ſes Etats en luy rendant le ſéjour des leurs agreable. Le Roy s’y accorda, n’ayant plus rien à craindre du coſté de Siciliens qu’il avoit renvoyez avec ordre de dire à Menfroy, que ſi le hazard luy avoit mis Federic entre les mains comme il avoit mis Camille entre les ſiennes, il l’auroit rendu de meſme, mais que luy en ayant coûté le ſang d’un ſi grand nombre de ſes ſujets par la perte d’une bataille, il eſtoit bon qu’il gardaſt encore ce qu’il avoit trop bien acquis. Le Roy de Sicile vit bien qu’il falloit encore riſquer les ſiens pour rachetter ſon fils, & ſe prepara tout de nouveau à la guerre, mais Federic ſe voyant debaraſſé de ce grand nombre de gardes, malgré ſon accablement demanda des nouvelles d’Amaldée, on luy dit qu’il