Aller au contenu

Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux qu’il poſſeda, la grandeur de ſa paſſion luy fit entreprendre ce qu’elle n’auroit jamais fait ſans ſon aide. Federic ſe trouvant auprés d’une feneſtre où il révoit profondement, elle fit ſemblant de regarder les jardins, & s’approchant de luy, vous eſtes indigne, luy dit-elle, de ce qu’on veut faire pour vous ; vous devez vous eſtre apperçeu que je vous aime, vous aimez Camille, & je vous la rends, mais auſſi que cét effort extraordinaire vous engage à un peu de reconnoiſſance ; elle n’attendit pas ſa réponſe, & une grande rougeur luy couvrant le viſage, elle ſortit & alla trouver le Roy, luy demanda la grace de Camille, & luy dit que ſa ſeverité devoit eſtre ſatisfaite, & qu’il falloit qu’à ſon tour l’amitié le fuſt auſſi. Le Roy eut bien de la peine à y conſentir, mais aprés mille careſſes, dont il ne luy devoit tenir guere de compte, elle en obtint ce qu’elle demandoit, à condition toutefois que ſa fille ne ſe montreroit point devant luy. De là elle paſſa dans l’appartement de Camille, qu’elle trouva dans une triſteſſe à faire mourir de pitié toute autre qu’une rivale. L’abſence de