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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/148

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parmy tant d’embarras. Amaldée ſe mit en teſte de s’éclairçir de tout ce qu’il ſentoit d’étrange. Il communiqua ſon deſſein à Federic, & luy dit qu’il falloit mettre fin à leurs differens, en examinant toutes leurs penſées les plus particulieres avec la Princeſſe de Mantouë, celuy qui ſe trouvera l’aimer de la meilleure foy, dit-il, l’aimera ſeul, & l’autre n’y mettra point d’obſtacles : Federic avoit trouvé le temps de leur intelligence ſi doux & ſi court, qu’il euſt bien voulu le continuer, il tâcha de s’oppoſer à la curioſité d’Amaldée, c’eſtoit déja un ſujet d’explication entre eux. Federic luy reprocha qu’il aimoit violamment la Princeſſe, puis qu’il vouloit eſtre ſeur de ſes ſentimens, méme au riſque de n’eſtre pas l’Amant heureux. Amaldée auſſi luy reprocha qu’il y avoit de l’injuſtice à luy, de croire en eſtre aimé & de le laiſſer aimer inutilement. C’eſt trop que de m’atacher encore à voſtre Char de Triomphe, luy dit-il, ce terrible mot penſa faire mourir la Princeſſe de Sicile, elle ne s’eſtoit jamais entendu parler avec tant de hauteur. Amaldée