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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/169

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Majorque ? non, répondit-il froidement, & ſi j’eſtois fâché que vous l’aimiez, c’eſt apparamment parce que je ne la trouve pas aimable, mais ſi vous ne l’aimez pas, pourquoy craignez vous que je l’aime ? il ſaut bien que vous ayez quelque intereſt caché ; j’en ay un ſans doute, dit Federic, mais encore, ne l’aimez-vous point, repetoit-il toûjours, que je ſois ſeur de vôtre indifference pour elle avant que d’avoüer rien, je vous en aſſure, parlez luy, dit le Prince de Majorque. Federic ne pouvoit plus tenir contre des apparences ſi flateuſes, & la preſence de Camille ne pouvoit arreſter ce qu’un moment ſi favorable luy fourniſſoit. J’aimay, dit-il, dés le moment que je vous vis, & j’aurois encore toute mon indifference ſi vous ne fuſſiez jamais venu en Sicile. Camille, qu’un tel diſcours charmoit, luy faiſoit ſecrettement reparation de tout ce qu’elle avoit dit & penſé contre luy, mais Federic s’arreſtant ſe trouva en beau chemin, & rougiſſant de ce que l’amour luy faiſoit dire, il auroit peut eſtre malgré toutes ſes reflexions, dit quelque choſe