Aller au contenu

Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’allarme. Là-deſſus il deſcendit dans le jardin du Palais, en reſvant à ce qu’il venoit d’apprendre. Il y trouva Federic, & rompant la converſation qui luy plaiſoit tant, il luy en donna une fort chagrinante. Prince, luy dit-il, vous ſerez ſurpris que j’aye attendu ſi tard à vous dire que vous eſtes libre, mais auſſi deſormais rien ne vous retardera, tout ſera preſt pour voſtre embarquement, & des demain, ſi perſonne ne vous arrête icy, je prétens rendre honneſteté pour honneſteté au Roy de Sicile, en luy rendant ſon fils. En effet Berranger par le trouble de la Reine, avoit extrémement ſenti reveiller ſa gloire, & s’accuſant de l’avoir trop peu ménagée, il menagea en méme temps ſon repos. Il fit de grandes civilités à Federic, qui ne luy répondit que par une profonde reverence, il n’eut pas la force de le remercier d’une choſe qui le mettoit au deſeſpoir, & de ce qu’il luy rendoit une liberté qui luy alloit tant coûter ; quelle douleur pour la Princeſſe de Sicile, de partir dans le temps que ſa preſence pouvoit ſoutenir les ſentimens qu’Amaldée auroit infailliblement pris