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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/29

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un peu par ſon arrivée. Il venoit conferer avec ſa ſœur des moyens de faciliter leur départ ; Leon empeſché par ſon abord de pourſuivre ſon deſſein en differa la declaration, attendant une conjoncture plus favorable.

Mais la Princeſſe de Sicile alarmée & confuſe de trouver dans ſon cœur je ne ſçay quoy de nouveau qu’elle ne pouvoit approuver, faiſoit tout ſon poſſible de le rendre ſecret. Cette jeune Princeſſe accoutûmée à feindre ce qu’elle n’avoit point encore reſſenty, eut bien de la peine à cacher ce qu’elle reſſentoit. Toute la Cour remarqua bien-toſt le changement de ſon humeur, & l’on en accuſa avec aſſez de vray-ſemblance l’éloignement d’Yolande, qui au bruit d’un effet ſi tendre voulut mettre fin à leur commune langueur, en luy rendant ſa veüe, & joüiſſant de la ſienne ; le party étoit aſſez delicat à prendre dans la conjoncture des choſes. L’Amirale que la triſteſſe de Federic rendoit de fort mauvaiſe humeur, étoit plus à craindre que jamais, mais c’eſt peu de choſe que le chagrin d’une belle mere pour une Amante. D’ail-