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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/47

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dit ce Prince, il eſt trop équitable pour laiſſer languir plus long-temps une ſi belle vie, eſperez tout de ſa juſtice, la deſſus Leon parut, qui venoit s’informer de la ſanté de la Princeſſe ; ſa preſence qui l’avoit chagrinée autrefois, luy fut agreable dans cette occaſion, puis qu’elle interrompit un entretien qui luy faiſoit une étrange peine. Elle fit comprendre à ſon frere par un ſigne de tête qu’on luy feroit plaiſir de la laiſſer ſeule, le Prince Leon qui le comprit facilement, ſortit le premier ſans faire de reflexion que ſur la maladie de ſa Maiſtreſſe, qui l’occupoit tout entier. Amaldée entraîna enſuitte le Prince de Barcelonne, qui ſans connoiſtre tous ſes malheurs en avoit pourtant aſſez pour mourir. Leon n’étoit pas moins à plaindre que luy, & Camille pendant le temps que ſa fiévre luy dura, ſouffroit à peine qu’il vint s’informer de l’état où elle étoit, pour n’étré point obligée de reçevoir de viſite & de voir celuy qu’elle n’avoit que trop veu pour ſon repos ; de ſorte que l’abſence de Federic étant un mal auſſi dangereux, que tous ceux qu’elle avoit déja la mit preſque aux