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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/69

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noiſſant la tendreſſe de Federic, elle voulut les rappeller, elle ſongea aux moyens d’enhardir celuy qu’elle croyoit avoir intimidé par ſon trop de hauteur, & trouva bon de faire la moitié du chemin. Sçachant qu’il ſe promenoit ſouvent ſeul, elle fit deſſein de ſe rencontrer ſur ſon paſſage, & l’executa des le meſme jour. Federic s’eſtoit écarté de la foule, & s’appuyant ſur une de ſes mains, laiſſoit quelques larmes le long de ſes joües, qu’il parut à l’amoureuſe Sicilienne digne de ſa pitié ! Elle s’approcha doucement de luy, & luy dit en rougiſſant. Helas ! Prince, ne ſçauroit-on mettre fin à des ſouffrances qui affligent toute la Cour, la j’oye n’oſe plus y paroiſtre depuis que vous l’avez banie de chez-vous ; toutes nos Dames ſont penetrées de la langueur qui accable leur Prince. Cette langueur, luy répondit-il aſſez non-chalamment, n’a point dû gagner toutes celles que vous me reprochez, puis que la ſeule perſonne qui en devroit étre atteinte… Achevez, Prince, luy-dit-elle, voyant qu’il s’eſtoit arreſté, je comprens bien qu’une belle trop ſeve-