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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/96

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loir, & qu’elle croyoit faire elle-meſme en la choiſiſſant au prejudice de toute autre pour l’honorer de ſa confidence, la trouvoit fort bizarre. Cependant le beſoin qu’elle avoit de quelqu’un à qui elle pût ouvrir ſon cœur la fit paſſer par deſſus tout, elle alloit luy dire une choſe qui auroit produit de terribles affaires dans cette conjoncture ; l’Amirale auroit fait éclat d’un myſtere qui l’auroit remplie de dépit, & toutes les meſures que le Roy avoit priſes euſſent eſté rompuës, ſi ſon bonheur ne luy euſt fait envoyer un des ſiens à la traverſe, il faiſoit chercher Federic pour l’avertir qu’on découvroit de loin la flotte de Berranger qui venoit à pleines voiles, ſous la conduite d’Amaldée. Celuy qui eſtoit chargé de cette commiſſion s’en acquitta aſſez bruſquement. Quel coup pour la pauvre Princeſſe ! & quels combats ne reſſentit-elle point ! le carnage & l’horreur qu’elle ſe repreſentoit pouvoient bien intimider une jeune perſonne ; mais rien ne l’effraya tant que le peril où Amaldée alloit eſtre expoſé, il ne luy ſouvenoit plus de ſa negligence, ſon plus grand malheur eſtoit de le per-