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Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/188

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ACTE PREMIER
YVONNE.

Si nous avions su, tout de même ! Si j’avais su que cela vous ennuyait autant de me faire la cour…

LE VICOMTE.

Mais on ne se connait pas et, pour être poli, on se fait souffrir ! Comme nous aurions évité des malentendus si nous nous étions parlé tout naturellement !

YVONNE.

Mais on ne se parlait pas naturellement.

LE VICOMTE.

Parce qu’on était forcé de se parler.

YVONNE.

C’était effrayant… C’est effrayant de faire ainsi effort pour parler aux gens !

LE VICOMTE.

Et pour soutenir la conversation. Elle était lourde, hein ?

YVONNE.

Et inutile !

Ils se mettent à rire.
LE VICOMTE.

Alors, si j’étais resté à côté de vous sans rien dire, vous ne m’en auriez pas voulu ?

YVONNE.

Je vous en aurais eu une reconnaissance infinie.