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Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/54

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ACTE PREMIER
LA DEMOISELLE.

Ça va, le traitement ?

LE MÉCANICIEN.

Pas trop mal, mais ce qui me manque, c’est de ne pouvoir venir à la source plus régulièrement. Madame de Crèvecœur, ma patronne, habite à quinze kilomètres d’ici. Ça n’est pas commode…

LE VICOMTE, entrant par la droite.

Il faut pourtant que je prenne mon verre d’eau.

LA DEMOISELLE, au Vicomte.

Chaude ou froide ?

LE VICOMTE, à part.

Il y en a de la chaude et de la froide ! C’est bien ma veine ! Il va falloir choisir ! Si je mélangeais la chaude et la froide !… Oui, mais, tiède, ça me fera mal au cœur… Chaude ou froide ? (Il jette une pièce en l’air.) Si c’est face, je la prends chaude. (Il se baisse.) C’est face. (Après une dernière hésitation.) Je la prends froide !

LE MÉCANICIEN, à la demoiselle qui lui donne un verre d’eau.

Aujourd’hui, par exemple, je viens en service commandé : j’ai amené madame la comtesse, et elle m’a chargé de prévenir à l’hôtel un monsieur… Comment c’est-y donc qu’il s’appelle ?… Un monsieur… de Houdan…

LE VICOMTE, qui a entendu les derniers mots du Mécanicien.

Ah !