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CE QUE DISAIT LA FLAMME…

qu’on les a troués, dont l’amour ici demeure ! On lutterait contre elle, on l’écraserait ! Et surtout, mon père, il faut se mettre à la recherche des talents : comme il y en a, chez nous, qui naissent pour une gloire dont l’ignorance ou la misère les séparent ! On les trouvera, on les recueillera, on les soutiendra, on fleurira notre race de couronnes ! Quelle phalange d’artistes, d’orateurs, de savants, de penseurs, d’individus forts pourrait s’aligner pour conquérir le prestige de notre race !… Elle a besoin de ton or, de ton cœur, mon père ! Tu es un homme d’action, il sera facile d’enrôler quelques-uns de tes amis riches. Et quelques-uns ne suffisent-ils pas à l’origine des grands mouvements sociaux ? Je ne te donne que les lignes essentielles. Ne sens-tu pas qu’il y a moyen d’ébranler cette apathie générale ? Voilà mon idée, la coalition de l’or pour le relèvement de la race !… Oh ! quelles possibilités ! quelle ambitions ! quelle race nous pourrions devenir !

Yvonne, les yeux luisants d’intelligence ramassée, immobile de surprise, écoute grossir une rumeur d’enthousiasme au plus vibrant de son être. Les aspirations d’autrefois, comme rallumées par une étincelle magnétique, réchauffent de nouveau le meilleur de son âme. Elle médite vivement, passionnément, elle accueille sans réserve un désir impétueux de savoir, d’être per-