Aller au contenu

Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
viii
préface

assurément. Ils ne sont guère recherchés que par les bibliophiles et les bouquinistes, en général plus familiers avec les titres de leurs trésors qu’avec le fond. Le roman canadien le plus lu est encore « Les anciens Canadiens » de M. de Gaspé. Cette œuvre du vieux conteur conserve un grand attrait, grâce à ses reflets d’histoire de notre pays qui lui prêtent leur charme.

Certains qui ne sont pas du métier prétendent qu’un écrivain devrait se contenter, pour prix de son effort, de la gloire que promirent les lettres. Il faut bien souvent se résigner au Canada à cette compensation. Cependant, n’est-on pas fondé à répondre comme l’autre : travailler pour acquérir une renommée flatteuse, ça m’irait très-bien, s’il ne fallait pas payer mon dîner trois cent soixante-cinq fois par année.

Il convient donc de marquer un bon point aux Canadiens qui se livrent à la littérature d’imagination, comme M. Hector Bernier qui, malgré sa jeunesse, vient de signer de son nom un deuxième volume. Et il faut qu’il ait une vocation littéraire sincère pour revenir devant le public après l’abattage auquel avait donné lieu son début : « Au large de l’Écueil ». Par contre, plusieurs littérateurs de Montréal et de Québec ont encouragé son effort. Y a-t-il eu, dans ce conflit d’appréciations, excès de part et d’autre ?