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Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/80

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— Et moi qui m’illusionnais encore de l’espoir que vous n’aviez pas été sérieuse !

— Pardon, Lucien, de mon étourderie. Elle fut si peu volontaire.

— Je vous ai presque suppliée de ne pas éluder mes questions… Je croyais qu’elle était finie, votre…

— Insolence ! je le mérite !

— Non, votre badinage mordant qui méprise…

— Cela, je ne le veux pas, Lucien ! Je ne vous méprise pas, je vous… admire.

— Pourquoi venez-vous d’hésiter ?

— J’allais vous dire davantage, une chose beaucoup plus douce que l’admiration toute seule. J’ai cru qu’il valait mieux… museler mon cœur.

— Vous croyez, en m’attendrissant, disperser l’orage. Eh bien, je vous parle à cœur large ouvert ! Vous êtes la première jeune fille auprès de laquelle j’insiste. D’ordinaire, quand une jeune fille essaye de me faire danser comme une marionnette au gré de sa fantaisie, je l’abandonne, je la proscris de ma mémoire ! Je l’ignore à tel point qu’elle me semble n’avoir jamais existé ! Je n’ai jamais été dupe d’une femme, je ne le serai pas de vous ! Je vous le déclare sans violence, mais avec la fermeté que je dois à mon honneur que vous offensez ! On ne badine pas avec la di-