Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/218

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Toutefois, il fut convenu que, issue heureuse ou Malheureuse de la maladie, Arthur reviendrait au plus tôt dans les Ardennes.

Nous ne savons ce qu’était la maladie de Verlaine. Voici ce que, sans préciser, il en a dit lui-même dans une lettre à M. Edmond Lepelletier :


Mon cher ami, si je ne t’ai pas écrit, c’est par l’unique raison que j’ignorais ta nouvelle adresse, sans quoi tu eusses reçu voilà huit jours, en même temps que les deux ou trois que je considère comme mes amis sérieux, une espèce de lettre de faire-part où je leur faisais mes adieux. En même temps je télégraphiais à ma mère et à ma femme de venir vite, car je me sentais positivement crever. Ma mère seule vint, et c’est d’elle que je tiens ton adresse nouvelle. Deux jours après, Rimbaud, parti d’ici depuis plus d’un mois, arrivait, et ses bons soins, joints à ceux de ma mère et de ma cousine, ont réussi à me sauver cette fois, non certes d’une claquaison prochaine, mais d’une crise qui eût été mortelle dans la solitude. Je le supplie de m’écrire. J’ai bien besoin de témoignages amicaux… L’heure me presse, et d’ailleurs ma faiblesse est extrême.


Dès que Rimbaud eut constaté son ami en bonne voie de guérison, laissant Madame Verlaine et la cousine au chevet du malade, il rentra