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Page:Berthet — La tour du télégraphe, 1870.pdf/93

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VIII

La querelle.


Hector de Cransat, au retour de la chasse, s’était retiré dans la chambre qui lui servait de cabinet, et il demeura, pendant plusieurs heures, invisible pour les gens de la maison. Peut-être même sa solitude se fût-elle prolongée davantage, quand on frappa à sa porte et Fanny entra.

Cransac avait les vêtements en désordre, et ses traits al térés témoignaient d’une extrême agitation d’esprit. Fanny, au contraire, débarrassée de son châle et de son chapeau, était fraiche et pimpante ; son sourire semblait encore plus railleur que de coutume.

— Ah ! vous voici, ma chère ? dit le vicomte d’un ton froid et distrait ; je suis content de vous voir, car j’ai à vous parler.

— On ne s’en douterait guère, Hector, répliqua-t-elle en se laissant tomber dans un fauteuil ; vous êtes rentré depuis longtemps et vous n’avez pas même daigne vous informer de moi… qui prenais, il faut le dire, mon mal en patience.

— J’avais à surveiller les mouvements du télégraphe, répliqua le vicomte en indiquant une fenêtre de laquelle on apercevait la tour Verte ; les signaux ordinaires peuvent passer d’un moment à l’autre, et, si je manquais d’envoyer