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Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/180

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2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

29. — Le degré de saillie en arrière de l’occiput pourra également donner lieu à quelques remarques plus utiles, à vrai dire, dans le portrait parlé que sur la fiche anthropométrique, où elles formeraient quelque peu double emploi avec la mensuration de la longueur de tête.

Les individus à petite longueur céphalique sont en effet presque nécessairement dotés d’occiput plat, tandis que les sujets à grande longueur de tête offrent, toutes choses égales d’ailleurs, un occiput bombé.

30. — 4° De quelques malformations spéciales. Signalons enfin quelques anomalies crâniennes, soit naturelles, soit artificielles, qui sont on ne peut plus signalétiques lorsqu’elles sont bien tranchées.

Une longueur de tête minime associée à une surélévation anormale de la voûte du crâne (l’acrocéphalie des anthropologistes), sera désignée synthétiquement au moyen de l’expression : tête en bonnet à poils, par comparaison avec la célèbre coiffure des grenadiers de Napoléon Ier (Pl. 41, no 7).

31. — On appellera tête en carène (Ib., no 8) la forme presque inverse, qui résulte de l’excessif allongement antéro-postérieur du crâne combiné avec une grande étroitesse, surtout au sommet ; ce qui donne au crâne, vu d’en haut, une forme qui rappelle quelque peu celle d’un navire retourné, la quille en l’air (terme scientifique : scaphocéphale).

32. — Enfin on qualifiera de tête en besace (Ib., no 9) la forme crânienne résultant d’une malformation artificielle, encore appliquée quelquefois de nos jours sur les têtes des nouveaux-nés, dans certaines provinces (aux environs de Limoges et de Toulouse notamment). Les crânes qui y ont été soumis, se reconnaissent facilement, dans la vue de profil, à leur front fuyant démesurément prolongé et à la saillie de leur occiput.

SECTION B

Traits complémentaires de la face

I. — Contour général de la tête vue de face (Pl. 42).

33. — La forme générale du visage résulte du rapport apparent entre sa hauteur et sa largeur. La hauteur intrinsèque ressort suffisamment de la somme des dimensions indiquées aux rubriques du front et du nez, complétées, quand il y a lieu, par l’indication de la hauteur du menton. Les facteurs d’où dépend la largeur sont, en outre du front, la proéminence (ou l’effacement) des pommettes et des zygomes[1] et l’écartement (ou l’étroitesse) des angles de la mâchoire inférieure appréciés en dessous des oreilles.

  1. On appelle zygome la banda osseuse ou arcade qui s’étend de l’os de la pommette jusqu’au-dessus du trou auditif.