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Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/232

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ANNEXE

principalement en vue de servir de guide dans la rédaction de ces notes.

Le cadre de rubriques imprimé sur le modèle spécial de fiche pour portrait parlé (Pl. 80 et 81), en offre un abrégé suffisant pour déterminer l’uniformité d’emplacement de toutes les observations et, au besoin, les rappeler à la mémoire sans qu’il soit nécessaire d’entrer à ce sujet dans beaucoup d’explications.

Les rubriques du profil : front, nez, menton, lèvres, et, si possible, oreille, devront être remplies et apprises par cœur intégralement, tandis que les rubriques consacrées à la vue de face ne seront l’objet d’une réponse que lorsque le trait visé s’écartera nettement de la moyenne, ce qui revient à dire, qu’il ne sera répondu aux trois quarts des rubriques de la troisième travée horizontale que par des guillemets.

En résumé, l’établissement d’un portrait parlé équivaut à un choix plus étendu de traits caractéristiques, c’est-à-dire, comme nous l’avons expliqué plus haut, à une sélection méthodique des caractères qui subsistent dans la mémoire. La rédaction d’un portrait parlé est assimilable, dans le même ordre d’idées, à la création dans l’œil de l’agent d’une espèce de caricature de la personne à reconnaître. En effet qu’est-ce qu’une caricature sinon la sélection et l’exagération combinées des traits caractéristiques ? Les résultats obtenus par ce procédé au point de vue de l’identification sont connus de tous. A qui n’est-il pas arrivé, par exemple, de reconnaître immédiatement un personnage en vue, rien qu’à l’aide d’une caricature, qui, en pareille circonstance, se montrait supérieure à la meilleure des photographies ? On pourrait donc donner comme règle que le portrait parlé doit mettre en avant les mêmes traits physionomiques que ceux qui seraient soulignés par le caricaturiste.

S’il existe un signalement anthropométrique antérieur, les particularités devront en être recopiées, de façon qu’en cas d’arrestation et de dénégation d’identité de la part de l’intéressé, le collationnement puisse en être fait immédiatement, sur le sujet présent. Mais on aura soin d’apostiller d’un petit trait sinueux tracé verticalement dans la marge (voir Pl. 81) les marques qu’on aurait lieu de supposer assez apparentes pour être facilement constatées avant l’arrestation, à l’insu de l’individu. Telles sont les marques du visage notées au no III et quelquefois celles des mains (voir la note de la page LXVI de l’Introduction). Ne devront être apprises par cœur que les marques apostillées.

La traduction des observations anthropométriques en termes descriptifs nécessite des explications plus détaillées.

L’indication précise de la taille et du buste en centimètres y figurera toujours et ces chiffres devront être appris par cœur. La seule précaution à prendre sera de forcer d’une unité le chiffre des centimètres quand les millimètres atteindront ou dépasseront le cinquième.