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Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/45

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XXXV
SIGNALEMENT DESCRIPTIF

2.

DU SIGNALEMENT DESCRIPTIF

Ainsi il sera démontré une fois de plus que si l’homme ne voit partout que hasard et désordre tant qu’il n’a pas saisi la loi de sériation naturelle, tout devient après ordre, succession régulière et causalité.

(Dr Bertillon père, in Philosophie et Physique, 1860).

Le signalement descriptif opposé à l’anthropométrique est celui qui décrit avec des mots, à l’aide de la seule observation, sans le secours d’instruments. Tel est le type bien connu des signalements encore en usage pour les passeports, permis de chasse, etc.

Nous allons démontrer comment il est possible de donner au signalement descriptif quelque peu de la rigueur du signalement anthropométrique en y appliquant la méthode des limites d’approximation.

Pour ce, reportons-nous à la note de la page xxxi où une première allusion a été faite à la loi de sériation des dimensions. Nous y avons constaté le fait de la diminution régulière et symétrique de la fréquence, à mesure que l’on s’éloigne de la moyenne centrale, et nos lecteurs ont présente à l’esprit la forme de la courbe appelée en mathématiques binomiale, qui, d’un trait de plume, figure l’ensemble de ces faits. Nous avons vu que, quelle que soit la partie du corps examiné, la même répartition reproduisant la même courbe se retrouvait partout, identique à elle-même.

Or cette loi a une portée encore plus générale ; elle régit non seulement les dimensions, mais les nuances et les formes des hommes comme des animaux, des êtres vivants comme des objets inanimés.

Tout ce qui vit, croît ou décroît, oscille entre un maximum et un minimum, entre lesquels viennent se grouper la multitude de formes intermédiaires d’autant plus nombreuses qu’elles avoisinent davantage la moyenne, d’autant plus rares qu’elles s’en éloignent.

Cette loi naturelle, découverte par l’illustre Belge Quételet, trouve son explication dans le mélange infini des causes créatrices et plus spécialement, en ce qui regarde l’espèce humaine, dans la fusion