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Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/80

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LXX
INTRODUCTION

L’ordre alphabétique permettant de retrouver aussitôt les anciennes fiches signalétiques de cette catégorie de détenus, il suffit, sans reprendre le signalement en entier, de contrôler si l’on est réellement en présence de l’individu déclaré. Pour ce faire, on immobilise successivement les branches de compas d’épaisseur à l’écartement correspondant aux deux diamètres céphaliques notés sur la fiche, puis l’on s’assure que ses deux extrémités peuvent passer sur le crâne avec le frottement voulu ; et finalement l’on constate que deux ou trois des marques particulières mentionnées se retrouvent sur le sujet.

Les malfaiteurs changeant souvent de noms entre eux, ces constatations sont indispensables ; mais quoique ainsi limitées, elles sont parfaitement suffisantes au point de vue de l’identification.

L’agent, qui s’est livré à ce contrôle, en porte la mention abrégée idf. (identifié) au dos de la fiche, en la faisant précéder de la date de l’opération et en signant le tout de l’initiale de son nom.

Quand il s’agit d’un jeune homme dont la croissance a pu altérer quelques mensurations, ou d’un sujet adulte récidiviste, n’ayant encore subi qu’une arrestation antérieure, mais dont il importe d’autant plus de conserver un signalement incontestable que l’état de récidive fait présumer un futur malfaiteur d’habitude, la mention idf. est remplacée sur la fiche par celle de vrf. (vérifié) qui signifie qu’en outre de l’identification ordinaire il a été procédé sur lui à une vérification complète du premier signalement. Les chiffres anciens reconnus erronés sont biffés et remplacés par les nouveaux, sans surcharge ni grattage. On fait à la suite de ceux dont l’exactitude a été reconnue, un petit signe (=) qui constate, affirme, que la vérification en a été faite.

Il va de soi que, tandis que la formalité de l’identification simple est renouvelée à chaque arrestation, l’identification avec vérification complète n’est recommencée pour l’adulte qu’à de très grands intervalles, dix ans, par exemple ; les mineurs au contraire y sont soumis à chaque nouvel emprisonnement.

La série de ces diverses mentions correspondant aux arrestations successives constitue pour le récidiviste un état de services d’un genre particulièrement peu honorable, dont le couronnement est la relégation. Exemple :

Signalement dressé le 30 — 7 — 1886 par M. Gros, gardien à Lyon.
3 — 4 — 87 — vrf. R. (le 3 du 4e mois 1887 vérification par l’agent R.) ;