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Page:Bertrand, Gaspard de la nuit, 1895.pdf/114

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Phalène palpitante qui, pour dégager ses ailes captives entre mes doigts, me payait une rançon de parfums !

Soudain la vagabonde bestiole s’envolait, abandonnant dans mon giron, — ô horreur ! — une larve monstrueuse et difforme à tête humaine !



— « Où est ton âme, que je chevauche ! — Mon âme, haquenée boiteuse des fatigues du jour, repose maintenant sur la litière dorée des songes. »

Et elle s’échappait d’effroi, mon âme, à travers la livide toile d’araignée du crépuscule, par-dessus de noirs horizons dentelés de noirs clochers gothiques.

Mais le nain, pendu à sa fuite hennissante, se roulait comme un fuseau dans les quenouillées de sa blanche crinière.