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Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/53

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même temps un succès d’une autre nature, qu’il n’avait pas cherche cette fois et qu’il n’attendait pas. La séance avait lieu le 26 juillet 1830. Arago venait de lire dans le Moniteur les ordonnances qui tirent éclater la révolution ; il comprit à l’instant les conséquences d’un tel acte, et, les considérant comme un malheur national, il avait résolu de ne prendre aucune part a la solennité pour laquelle le public était convoqué, il se proposait d’annoncer sa résolution dans ces lignes, qu’il communiqua a quelques confrères :

« Si vous avez lu le Moniteur, vos pensées doivent sans doute être empreintes d’une profonde tristesse, et vous ne devez pas être étonnés que moi-même je n’aie pas assez de tranquillité d’esprit pour vouloir prendre part a cette cérémonie. »

Mais des difficultés s’élevèrent de toutes parts ; à la suite d’un tel éclat, l’Institut, lui disait-on pouvait être supprimé ; avait-il le droit de provoquer une telle catastrophe ? Il céda aux instances