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Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/56

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plus d’une fois a la tribune les applaudissements chaleureux qui suivaient partout sa voix. Son opposition, souvent très-vive, fut toujours loyale, et ses adversaires, en redoutant l’éclat de sa parole et l’autorité de son nom, ont toujours honoré en lui le désintéressement le plus absolu et la plus incorruptible droiture.

En entrant dans ce nouveau monde, Arago regarda d’abord en observateur curieux ce mouvement, cet empressement, cet orgueil, ces vanités, ces bassesses et ces passions qui, grandissant sans cesse, font tout oublier, jusqu’au bien public qui les a fait naître.

Le rôle de spectateur ne pouvait convenir longtemps à sa nature ardente. Arago se mêla activement de toutes les affaires publiques ; ce breuvage charmé qui enivre les plus sobres lui devint bientôt nécessaire, et, malgré bien des dégoûts, il n’y voulut plus renoncer. La faveur populaire fut