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Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/105

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du président ne mérite pas l’honneur d’une citation, il n’en aura pas. « Ni Dieu ni vous, écrit-il à sa protectrice, ni vous toute seule, ne pourrez réussir à m’y décider. »

« Pensez-vous de bonne foi, madame, que dans un ouvrage destiné à célébrer les grands génies, je doive parler de l’abrégé chronologique ? C’est un ouvrage utile et assez commode, mais voilà tout.

« En vérité, c’est là ce qu’on en dira quand le président ne sera plus, et quand je ne serai plus, moi, je suis jaloux qu’on ne me reproche pas d’avoir donné des éloges excessifs à personne. »

Ne voilà-t-il pas tout à coup que les grandes réunions fatiguent d’Alembert ; il ne veut plus accepter d’invitation chez Mme du Deffant que pour dîner avec elle en tête-à-tête : il est insupportable ! Il fait bien pis encore. Au moment où sa candidature paraît en bonne voie, il la compromet à plaisir : c’est à n’y rien comprendre ! Dans un opuscule qu’aucun devoir ne commande, il parle des relations des hommes de lettres avec les grands comme s’il n’avait plus besoin de protecteurs. Pour Mme du Deffant, c’est de la folie ; pour d’Alembert, une occasion de rire : « Voilà, dit-il, comme il faut traiter ces gens-là ; on n’est point de l’Académie, mais on est quaker et on passe le chapeau sur la tête devant l’Académie et devant ceux qui en font être. »

Un autre jour, il écrit à sa protectrice obstinée : « Que diable avez-vous donc dit au président sur mon compte ? Est-ce encore pour l’Académie ? Eh ! mon