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Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/179

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avait eu de lui donner pour précepteur l’illustre Français. Il lui dit en le quittant

« Vous devez comprendre, monsieur, tout le regret que j’ai de ne pas vous avoir connu plus tôt. »

Si d’Alembert avait tenté de s’immiscer avec Frédéric dans les affaires du gouvernement, il n’aurait pas eu sans doute plus de succès qu’avec Catherine, mais on l’aurait éconduit moins sèchement.

La longue correspondance de Frédéric avec d’Alembert roule sur la philosophie, sur l’amour des lettres et la haine du fanatisme, étendue, sans qu’ils s’en cachent l’un à l’autre, à la religion qui l’inspire. Mais Frédéric, plein de déférence pour le philosophe qu’il admire et qu’il aime, s’il lui permet d’oublier qu’il est roi, entend bien ne jamais l’oublier lui-même.