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Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/42

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géomètres, le 1er mars 1741, à l’âge de vingt-trois ans, d’Alembert osa demander à l’Académie des sciences une place d’associé devenue vacante. On débutait habituellement par le titre d’adjoint. L’Académie préféra Lemonnier, qui, depuis cinq ans déjà, avait franchi ce premier pas de la carrière académique.

La promotion de Lemonnier laissait vacante une place d’adjoint : d’Alembert la demanda. L’Académie nomma l’abbé de Gua. Vaincu une troisième fois par l’astronome Lacaille, le jeune candidat fut enfin nommé, le 17 mars 1742, adjoint pour la section d’astronomie. Il était âgé de vingt-quatre ans.

L’extrême jeunesse des candidats proposés au choix du roi pourrait surprendre. Lemonnier, préféré à d’Alembert lors de sa première candidature, était entré à l’Académie à l’âge de vingt et un ans, Clairaut à dix-huit ans ; Lacaille, âgé de vingt-huit ans, était un candidat déjà mûr.

Les savants pour lesquels aujourd’hui les portes de l’Académie s’ouvrent avant leur trentième année sont fort rares. L’avantage accordé à nos anciens ne révèle ni des génies plus précoces, ni des efforts plus heureux, ni des luttes moins difficiles. Les jeunes savants, admis autrefois comme adjoints ou même comme associés de l’Académie, ne porteraient pas aujourd’hui le nom de membres. Ils avaient le droit d’assister aux séances et d’y demander la parole : rien de plus ; ils ne votaient pas dans les élections. Les pensionnaires, seuls pensionnés comme l’indique leur nom, se partageaient les jetons de présence.