Aller au contenu

Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne peuvent suppléer au talent, et le génie ne peut se réduire en préceptes. Il ne nous suffit pas de vivre avec nos contemporains et de les dominer pour embrasser le passé et l’avenir. De là, l’origine de l’histoire.

Les branches principales se divisent en une infinité d’autres, dont l’énumération serait immense et appartient plus à l’Encyclopédie qu’à la préface.

Les beaux-arts jusqu’ici n’ont pas été mentionnés. Est-il nécessaire de les définir et d’en chercher l’origine ?

D’Alembert s’est donné la tâche de tout enchaîner logiquement.

« Il est, dit-il, une autre espèce de connaissances réfléchies dont nous devons maintenant parler. Elles consistent dans les idées que nous nous formons à nous-mêmes, en imaginant et composant des êtres semblables à ceux qui sont l’objet de nos idées directes. C’est ce qu’on nomme l’imitation de la nature, si connue et si recommandée par les anciens. »

Comme les idées directes qui nous frappent le plus vivement sont celles dont nous conservons plus vivement le souvenir, ce sont aussi celles que nous cherchons le plus à réveiller en nous par l’imitation de leurs objets. Si les objets agréables nous frappent plus, étant réels, que simplement représentés, ce qu’ils perdent d’agrément en ce dernier cas est en quelque manière compensé par celui qui résulte du plaisir de l’imitation. À l’égard des objets qui n’exciteraient, étant réels, que des sentiments tristes ou tumultueux,